PPE 3 critiquée par les sénateurs : une stratégie énergétique française en question

La nouvelle proposition de loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, la PPE 3, portée par François Bayrou, suscite une vive réaction parmi les sénateurs français.

Une nouvelle politique énergétique contestée #

Plus de 160 membres de la Chambre haute ont exprimé leur désaccord, qualifiant les objectifs de la PPE 3 d’irréalistes et inatteignables.

Cette critique s’appuie sur les importantes réserves soulevées par deux autorités indépendantes : le Haut Conseil pour le Climat et le Haut Commissariat à l’énergie atomique. Ces organismes ont souligné le manque de scénarios alternatifs et de mesures concrètes pour atteindre les objectifs ambitieux fixés.

Les défis des objectifs énergétiques #

La PPE 3 prévoit une réduction significative de la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique finale de la France, passant de 58% en 2023 à 30% en 2035. Parallèlement, elle ambitionne d’augmenter la part de l’électricité de 27% à 39% sur la même période, tout en doublant la part des énergies renouvelables hors électricité.

Cependant, les sénateurs, majoritairement issus de la droite et du centre, jugent ces objectifs trop audacieux sans une stratégie concrète. Ils pointent également le risque de donner la priorité au solaire, énergie intermittente, au détriment du nucléaire, essentiel à la stabilité du réseau électrique français.

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Un manque de transparence et de dialogue #

Les sénateurs reprochent au gouvernement de vouloir adopter la PPE par décret, contournant ainsi le Parlement, malgré des recommandations antérieures qui avaient été validées par un vote. Cette approche semble ignorer les études d’impact nécessaires pour évaluer les conséquences économiques des objectifs proposés.

Le co-auteur de la lettre ouverte, Vincent Delahaye, exprime son indignation :

Je ne comprends pas que l’on puisse faire des propositions sans réelle étude d’impact

, soulignant le manque de préparation et de consultation dans l’élaboration de cette politique.

Les risques pour la souveraineté énergétique #

Le Haut Commissariat à l’énergie atomique et le Haut Conseil pour le Climat partagent les inquiétudes des sénateurs. Ils mettent en garde contre les défis financiers et techniques non adressés, notamment les besoins en investissements pour renforcer les infrastructures énergétiques.

Sans ces investissements, estimés à 100 milliards d’euros d’ici à 2040, la France risque de devenir plus dépendante des importations énergétiques, compromettant ainsi sa souveraineté énergétique.

  • La réduction des énergies fossiles de 58% à 30% d’ici 2035
  • L’augmentation de la part de l’électricité de 27% à 39% sur la même période
  • Le doublement de la part des énergies renouvelables hors électricité

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